Gestion de crise : enfermez votre avocat et votre relationniste dans la même pièce

Vous annoncerez à vos employés, vos clients et vos fournisseurs vendredi que votre entreprise se place à l’abri de ses créanciers?

Vous vous apprêtez à effectuer des mises à pied qui réduiront la moitié des effectifs de votre usine?

Un de vos produits cause des ennuis de santé à vos clients et les faiseurs d’opinion multiplient les lignes ouvertes pour dénoncer votre entreprise?

Votre associée en affaires fait face à des allégations de fraude et d’abus de confiance?

Une ex-adjointe administrative vous accuse dans une publication poignante sur Facebook de harcèlement psychologique et les médias rappliquent au bureau?

Quoi faire? Comment réagir?

Oui, ce sont des exemples fictifs. Pourtant, chacune de ces situations pourrait se produire à tout moment. Ces allégations, fondées ou non, auront des impacts autant à l’interne pour vos clients et pour vos employés qu’à l’externe avec les médias et vos partenaires.

Chaque crise, qu’elle prenne une ampleur médiatique ou non, peut ternir l’image et nuire à la réputation d’une entreprise, même une petite PME. Et qui dit nuire à la réputation de l’entreprise, dit nuire à sa croissance et parfois même affecter sa survie.

La complémentarité des avocats et des relationnistes lors d’une gestion de crise médiatique

Au cours des dernières années, j’ai eu le privilège d’accompagner de nombreux chefs d’entreprise et de hauts dirigeants à faire face à différentes problématiques de relations publiques. Chaque enjeu est unique de par sa nature… et son intensité.

Parfois, l’enjeu nécessite une véritable gestion de crise médiatique. À d’autres occasions, le défi est simplement de faire atterrir une mauvaise nouvelle dans les médias. Après plus d’une décennie en communication et en relations publiques, j’en suis venu à une conclusion : les avocats et les relationnistes ont intérêt à travailler ensemble. Point final.

Message aux hauts dirigeants : enfermez votre avocat et votre relationniste dans la même pièce lors de votre prochaine gestion de crise.

Les avocats et les relationnistes doivent travailler en étroite collaboration, particulièrement quand ça va mal avec une crise à gérer. Analogie du hockey : ils ne s’affrontent pas l’un contre l’autre sur la glace, ils travaillent plutôt au sein du même trio! Qu’ils soient d’accord ou non sur la voie de passage pour gérer l’enjeu de nature publique, forcez-les à se parler.

Chacun sa responsabilité, chacun sa pertinence

Le travail de l’expert en relations publiques, c’est de contrôler le message et de positionner favorablement l’entreprise sur la place publique et auprès des différents publics cibles, peu importe l’enjeu à gérer. Qu’il soit le point de chute ou non avec les médias, le relationniste s’occupe de gérer le message, l’image projetée et la perception, quand ça va bien et surtout quand ça va mal.

Le mandat de l’avocat, c’est de protéger l’entreprise et son chef d’entreprise sur le plan légal et d’identifier scrupuleusement tout piège qui pourrait entraîner une poursuite judiciaire. L’avocat s’occupe d’immuniser son client sur le plan légal. Dans certaines situations de crise, c’est d’ailleurs pour cette raison que des avocats rejettent l’idée que le chef d’entreprise s’excuse pour quoi que ce soit dans les médias, même si des excuses devraient pourtant être formulées.

On l’entend souvent : l’avocat s’adresse au tribunal, le relationniste s’adresse au tribunal de l’opinion publique. Chacun doit comprendre les impacts des gestes et l’absence de gestes de chacun. C’est la clé du succès de l’opération de damage control.

Pour bien conseiller le chef d’entreprise, le relationniste et l’avocat doivent faire partie ensemble de la cellule de crise. C’est non-négociable. Les considérations légales, que vous le vouliez ou non, ont un impact sur des sorties médiatiques à venir. Vous ne pouvez pas foncer tête baissée vers les médias en conférence de presse sans avoir tourné toutes les pierres dans le dossier.

Un relationniste groundé et axé sur les résultats tient compte des recommandations de l’avocat, même si les contraintes légales limitent sa marge de manoeuvre. À l’inverse, l’avocat qui conseille le chef d’entreprise doit être conscient que les médias n’attendront pas au procès dans 2 ans pour couvrir la nouvelle et que vous devez réagir maintenant!

Avocats et relationnistes, une relation amour-haine? Personnellement, mes collaborations avec les avocats ont toujours été fructueuses, dans le respect des opinions et des compétences de chacun. Dans chaque situation que j’ai vécue, le chef d’entreprise était toujours mieux positionné sur la voie à suivre et les gestes à poser. Après tout, cette collaboration vise à protéger le client contre lui-même et éviter que la crise se prolonge inutilement.

Comme chef d’entreprise, acceptez d’être bien accompagné et osez enfermer dans la même pièce votre avocat et votre relationniste. Vous serez ainsi mieux outillés pour poser les bons gestes et pour protéger la réputation de votre entreprise.

Pour en savoir plus sur les relations publiques et les communications stratégiques :
www.davidcommunication.com/blogue/

David Couturier
David Communication