Osez rectifier les faits
Votre entreprise ou votre organisation est victime d’une mauvaise couverture médiatique? Vous n’avez pas eu l’occasion de vous expliquer?
Il y a un an, un entrepreneur dans mon entourage a fait les frais d’un média dont je vais taire le nom. Son entreprise, même si elle était jusque-là sans tache et sans histoire, a été victime d’un article de presse très défavorable.
Dans son article, le journaliste rapportait que l’entreprise en question avait plaidé coupable à des infractions de nature règlementaire dans son champ d’activité commercial. C’était vrai. Le problème, c’est qu’il n’y avait aucune nuance dans l’article. Les nuances changent complètement la compréhension et la perception d’une histoire.
Le titre de l’article et son contenu étaient dévastateurs. Le journaliste ne s’était pas contenté de raconter que la compagnie avait plaidé coupable à des infractions. Il avait fait réagir l’organisme règlementaire en charge du dossier SANS tenter d’obtenir la réaction du principal intéressé. SANS donner l’occasion à l’entreprise de s’expliquer sur ses pratiques… N’y-a-t-il pas deux côtés à une médaille?
Pourquoi accepteriez-vous qu’un média n’ait pas tenté d’obtenir votre réaction si le sujet vous concerne? Quoi faire pour remettre les pendules à l’heure une fois que l’article est publié et qu’il vous écorche au passage?
Vous devez rectifier les faits. Il n’y a pas d’autre option. C’est une question de perception. Pas question de laisser ça passer!
Attention : je ne parle pas de tirer sur le messager. N’attaquez jamais le journaliste sur la forme, mais plutôt sur le fond. Concentrez-vous sur le contenu et votre argumentaire.
Et plus vous attendrez pour rectifier les faits, plus l’histoire véhiculée restera en suspens et risque de causer du tort à votre entreprise ainsi qu’à votre réputation. L’objectif, c’est de limiter les dégâts et surtout de rétablir les faits.
Dépendamment de la gravité de la situation, vous serez peut-être tenté d’alerter votre avocat afin qu’il prépare une mise en demeure. C’est à vous de juger. Chaque cas est unique. Cependant, n’oubliez jamais qu’une réaction légale peut aussi contribuer à jeter de l’huile sur le feu…
Voici 4 conseils-clés pour rectifier les faits avec les médias:
- Préparez-vous rigoureusement. De quelle nature est votre mise au point? Si l’histoire véhicule des faussetés, identifiez vos arguments et préparez vos messages en conséquence. Si vous dites une chose à un journaliste, assurez-vous de dire exactement la même chose au prochain qui vous contactera. Bref, concentrez-vous sur votre message!
- Soyez stratégique avec le moyen utilisé pour réagir. Si les autres médias ont emboîté le pas, vous devrez fort probablement recourir à un communiqué de presse afin de passer le même message et rejoindre tous les médias simultanément. (S’il est diffusé sur le web, votre communiqué rectificatif apparaîtra dans Google.) Recourir à votre page Facebook pour effectuer une mise au point peut également s’avérer très efficace.Si un seul média s’intéresse à l’histoire, concentrez-vous sur ce dernier et offrez une entrevue « exclusive » en guise de réaction officielle.
- Informez votre clientèle. Vous devez rejoindre et informer vos clients. Ces derniers peuvent être directement ou indirectement touchés par la couverture médiatique. Les petites entreprises devront effectuer des appels personnalisés pour rassurer leur clientèle. Les PME et les grandes entreprises devront rédiger une lettre (ou infolettre) et la diffuser largement. Faites preuve de transparence!
- Informez vos adeptes sur les réseaux sociaux. Le recours aux médias sociaux comme Facebook et Twitter est nécessaire pour informer ceux qui « aiment » votre entreprise et ceux qui vous « suivent ». (ex : 3255 likes, 1725 followers).Vos adeptes pourraient également être un atout en partageant votre position dans leurs propres réseaux, maximisant ainsi le rayonnement de la mise au point de votre entreprise. Dans le passé, un spa de Québec a reçu un appui inattendu de ses « amis » Facebook après la diffusion d’un reportage controversé… Cette stratégie avait permis à l’entreprise de renverser la vapeur, et ce, en moins de 24 heures.