Relations médias : cessez d’avoir peur des journalistes!
Les journalistes, que vous les aimiez ou non, ont un travail à faire. Ils vivent dans un milieu très compétitif où chaque jour compte. Chaque matin, leur propre réputation est à refaire. Même si, la veille, un reporter télé ouvre le bulletin de nouvelles avec une exclusivité, le lendemain, tout est à recommencer. Je l’ai vécu et je peux vous assurer que les journalistes travaillent avec une énorme pression sur les épaules. Ils n’ont qu’un objectif : livrer!
Comment votre entreprise ou votre organisation doit-elle réagir avec les journalistes? Collaborez! Oui, vous devez minimalement les craindre. Oui, vous devez être prudents. Mais collaborez! Si vous ne vous occupez pas des journalistes, ils s’occuperont de vous de toute façon. Alors mieux vaut collaborer avec eux.
Il y a quelques années, à la suite d’une histoire rapportée dans un journal, un porte-parole ne retournait pas mes appels et refusait de me donner des explications sur le problème qui touchait son organisation. Je voulais des réponses (dans un délai raisonnable) et ce porte-parole refusait de me donner l’heure juste! J’ai obtenu les informations après une prise de bec et seulement quelques minutes avant d’entrer en ondes. J’étais frustré. J’avais l’impression qu’on me « garrochait » des explications pour mieux « me remplir », qu’on voulait délibérément que je sois mélangé.
Cette fois-là, durant mon direct, ma prestation a été lamentable. Je n’avais pas eu assez de temps pour me préparer. Résultat : l’histoire est sortie « tout croche » et les explications officielles fournies sur le tard par l’organisation ont été mal rapportées.
Ce jour-là, je n’ai pas livré la marchandise. Mais par le fait même, parce qu’elle avait peu collaboré avec moi et qu’elle avait divulgué ses informations à la toute dernière minute, l’organisation dont je vais taire le nom a mal parue.
Ce cas précis m’a beaucoup servi lorsque je suis devenu attaché de presse en politique. Dans une situation semblable, le porte-parole, peu importe son champ d’activité, doit collaborer avec le journaliste. S’il n’a pas encore en main des explications, il doit à tout le moins fixer un moment de la journée où il reviendra au journaliste avec une réponse. Et ce, même si la réponse est: « Pas de commentaire ». Les journalistes aiment qu’on leur donne l’heure juste et le plus rapidement possible.
De plus, parler rapidement à un journaliste permet à l’organisation de mieux jauger l’angle que ce dernier souhaite couvrir. Ainsi, vous pourrez prévoir de meilleures réponses que celles que vous aviez préparées et votre position (les messages que vous aurez préparés) sera plus solide qu’elle ne l’aurait été. Vous aurez plus de chances que votre sortie médiatique soit mieux rapportée. À long terme, votre organisation gagnera en efficacité et aussi en crédibilité auprès des journalistes.