Gérer son image publique maintenant

Un an plus tard, la pandémie monopolise encore l’actualité, comme un personnage impossible à rayer d’une série interminable sur Netflix. L’impact de la COVID-19 s’est ajoutée à un univers médiatique déjà en mutation. Les relations publiques vivent une véritable transformation depuis plusieurs années, une transformation qui continuera de s’accroître en 2021. Les habitudes de consommation de la nouvelle changent, dans un contexte médiatique où des journaux luttent toujours pour leur survie alors que les réseaux sociaux accentuent leur impact.

Comme chef d’entreprise ou comme haut dirigeant, vous vous sentez peut-être étourdi face à cet univers où s’entre-mêle les médias traditionnels, le web, les influenceurs et les Instagram de ce monde. Ajoutez la pandémie dans l’équation et vous vous demandez peut-être quoi faire. Ou quand le faire.

« David, c’est quoi le bon timing ? »

Plus que jamais, vous devez porter une attention particulière à votre image publique ou à celle de votre organisation. Pourquoi? Parce que les canaux de diffusion se multiplient, avec tous les angles morts que ça implique. La pandémie n’est plus qu’une crise de santé publique : c’est devenu un angle mort avec de nouveaux pièges à éviter pour n’importe quelle organisation.

Voici 6 conseils pour bien gérer votre image publique en 2021, pendant et après la pandémie que nous traversons :

1) Saisir les opportunités des impacts de la pandémie

Il y a un an, dans les premières semaines de la crise, des entreprises et des organisations faisaient habilement parler d’elles dans les médias pour leur résilience en affaires. Des distilleries qui s’improvisent pour fabriquer du gel désinfectant en fut le premier exemple. On a très vite découvert que la pandémie pouvait avoir du positif : des entreprises et des organisations s’adaptaient et tiraient leur épingle du jeu, parfois même en créant des emplois!

Soyons clair : malgré la « fatigue COVID », les médias recherchent toujours de bonnes histoires en lien avec les impacts de la pandémie. Que ces répercussions soient négatives ou positives, leur intérêt médiatique est encore bien présent. Mais cet appétit s’est aiguisé : les médias veulent de la nouveauté, pas du réchauffé. On peut les comprendre. De grâce, ne leur vendez pas une nouvelle qu’ils ont abondamment traitée. Les journalistes ont encore faim pour des sujets qui touchent la pandémie, à condition qu’il y ait du nouveau ou une histoire qui n’avait pas encore été rapportée sur la place publique.

À vous de saisir les opportunités et/ou de vous faire aider pour les identifier. Par exemple, il y a quelques semaines, j’ai clairement indiqué à de nouveaux clients qu’ils n’auraient pas de couverture médiatique avec leur nouvelle image de marque pour leur PME. En leur posant les bonnes questions et en discutant avec eux, j’ai découvert un angle à exploiter que nous n’avions pas envisagé. Nous avions la solution sous le nez. Ce qui était une simple idée née d’une discussion a intéressé un média national. Et ces entrepreneurs profiteront bientôt d’une couverture médiatique favorable.

2) L’impact du storytelling

Le point sur la pandémie m’amène au second. Je le répète à tous mes clients : les médias cherchent d’abord des histoires à raconter. C’est vrai pour les médias et c’est aussi ce qui intéresse vos publics cibles. Une bonne histoire n’a pas nécessairement besoin d’être spectaculaire ou instantanément virale sur Facebook.

Arrêtez de parler de vous. Parlez à vos publics cibles de ce qui les intéresse vraiment. Servez-vous des médias traditionnels et de vos réseaux sociaux pour leur raconter une histoire, une histoire dont ils pourront facilement se rappeler, se remémorer comme un point de repère associé à votre marque ou à votre nom. Pas d’histoire, pas de nouvelle!

3) L’importance du message : privilégiez le contenu avant le contenant

Concentrez-vous sur le message que vous voulez véhiculer, que ce soit pour vos sorties médiatiques, votre contenu sur votre site web ou vos publications sur vos réseaux sociaux. Quel est le message que vous souhaitez transmettre? À qui parlez-vous?

Certains de mes clients, des impatients de nature, n’ont pas attendu que les médias s’intéressent à eux. Ils sont devenus leur propre média en diffusant leur propre contenu, notamment via une infolettre. Ils se sont tous posé la même question : « Qu’est-ce qui intéresse mon auditoire? »

Ne vous laissez pas distraire par les vues, les likes, l’infographie, les influenceurs, le choix du média… Concentrez-vous d’abord sur le message. Qu’est-ce que vous souhaitez transmettre pour rejoindre vos publics cibles, leur parler directement comme si chaque interlocuteur était assis en face de vous? De quelle façon votre organisation peut-elle rejoindre directement ses publics cibles et les influencer?

4) Collez-vous à l’actualité et adoptez le « newsjacking »

L’actualité est riche en sujets et en rebondissements. Votre entreprise ou votre organisation aura certainement au moins une occasion dans la prochaine année de s’inscrire dans le débat public et de faire parler d’elle.

Le « newsjacking », stratégie pronée par David Meerman Scott, propose de « prendre en otage » la nouvelle. C’est simple : vous vous servez d’un enjeu d’actualité, qui se déroule à l’extérieur de vos activités, pour vous insérer dans la nouvelle, pour la commenter et pour engendrer une mention dans les médias. On parle de vous publiquement, sans que vous soyez le centre de l’attention.

Avez-vous une opportunité pour réagir dans les médias face à un sujet d’actualité?

5) La gestion de communauté : un indispensable pour gérer votre réputation

En 2021, la gestion de votre réputation commence d’abord sur les réseaux sociaux. Votre organisation se trouve sur Facebook, Twitter, Instagram, Youtube et/ou LinkedIn? Assurez-vous d’exercer une vigie constante des commentaires sur votre page et de vos publications. Si la gestion de votre communauté est trop lourde et vous demande trop de temps, confiez-la à l’externe.

Les réseaux sociaux, c’est le premier endroit où une crise peut éclater et nuire à votre réputation. Les abonnés cherchent à se faire entendre et exprimer leur insatisfaction, c’est connu. Une seule publication peut plonger votre entreprise en damage control et nuire à vos efforts marketing de la dernière année. Vous ne voulez pas apprendre 24 heures plus tard (23 heures trop tard) qu’un mouvement de boycottage touche vos produits ou qu’une mère de famille vous accuse de négligence en pleurant dans une vidéo sur Facebook. Tous les cas que j’ai eu à gérer en accompagnant des clients avaient un dénominateur commun : ils auraient pu être évités.

Ceci dit, ne voyez pas la gestion de communauté uniquement comme un mal nécessaire, mais surtout comme une occasion unique de rejoindre directement vos publics cibles, de reconnecter avec eux, d’avoir leur pouls, de maintenir une conversation avec votre clientèle et de mieux répondre à leurs besoins.

6) Un positionnement axé sur la crédibilité

Avec l’univers médiatique qui se transforme, il est de plus en plus difficile d’obtenir un rayonnement médiatique mur à mur. C’est encore plus vrai avec la pandémie. À moins que vous soyez le « talk of the town ».

Ma recommandation : misez sur des communications plus stratégiques pour faire parler de vous, pour faire rayonner votre organisation et pour parler à vos différents publics cibles. C’est de cette manière, combinée à vos efforts marketing déployés sur le web, que vous accentuez votre crédibilité sur la place publique. Pandémie ou non, des sorties médiatiques ciblées peuvent encore en 2021 créer un impact percutant. Un impact indispensable pour vendre vos produits et pour vous faire connaître auprès des élus.

Pour réussir, développez une vision globale de vos enjeux de communication. Soyez bien accompagné pour gérer votre image publique et misez sur une approche intelligente pour faire votre marque.

 

David Couturier

 

*Une partie de ce texte a été initialement publié en janvier 2020.