Procrastinez et reportez votre sortie médiatique en janvier 2022
C’est dans la nature humaine de vouloir tout régler avant de partir en vacances. À l’approche de Noël, nous voulons boucler la boucle, clore des dossiers et « fermer notre année » pour avoir l’esprit tranquille durant les Fêtes.
Les relations publiques n’échappent pas à la liste de préoccupations des hauts dirigeants. Si votre compagnie ou votre organisation planifie prochainement l’annonce d’une nouvelle d’intérêt publique, vous pourriez être tentés de la diffuser avant les Fêtes.
Une sortie médiatique avant ou après Noël?
Oui, comme chef d’entreprise ou haut dirigeant, vous aurez l’impression de finir votre année sur une bonne note avec « une nouvelle dont les médias parlent ». Oui, vous aurez l’impression de rassurer vos employés avant qu’ils ne partent « propager la bonne nouvelle » dans leurs réunions de famille.
Ceci dit, si vous souhaitez annoncer une nouvelle positive sur la place publique, je vous recommande d’attendre au moins au début janvier avant d’exécuter votre sortie médiatique.
Pourquoi? Voici trois raisons qui vous inciteront à procrastiner et à reporter :
1) Votre entreprise ou votre organisation projettera une image de renouveau.
Chaque année, des clients me demandent s’il est préférable d’organiser une sortie médiatique avant les Fêtes ou de la reporter plutôt en janvier.
Si vous interpellez d’urgence des élus, n’attendez pas et sortez publiquement. Si votre dossier est d’actualité maintenant, n’hésitez pas à accepter des entrevues médiatiques, même pendant les Fêtes.
Autrement, misez sur le début du mois de janvier. Vous projetez une image de renouveau, au moment même où débute une nouvelle année. À condition bien sûr que vous annoncez une bonne nouvelle. Tout ce qui est de nature à accroître la notoriété de votre entreprise ou de votre organisation entre dans cette catégorie.
Au début janvier, vous envoyez le message que vous entamer l’année du bon pied, bien préparé, avec confiance et avec force. Vous projetez une image positive : celle d’une entreprise ou d’une organisation qui a le vent dans les voiles et pour qui l’année s’annonce prometteuse. L’impact médiatique auprès de votre auditoire sera plus percutant qu’à la mi-décembre si vous savez que vos publics cibles ont la tête ailleurs avec le magasinage des Fêtes…
2) Le danger d’être victime de l’indifférence de vos publics cibles.
Soyons franc : le public n’est pas nécessairement au rendez-vous à partir de la mi-décembre. Les gens sont distraits, fatigués et se lancent avec stress dans une course contre la montre pour les achats des Fêtes.
En annonçant une bonne nouvelle dans les médias d’ici la fin de l’année, vous pourriez profiter d’une excellente couverture médiatique parce que l’actualité devient plus tranquille. Les médias cherchent désespérément des sujets de reportage à cette période de l’année comme en juillet pendant les vacances de la construction.
Mais posez-vous les vraies questions. Est-ce que votre auditoire sera au rendez-vous? Est-ce que vos publics cibles avec qui vous interagissez verront passer la nouvelle? Si le public à qui vous vous adressez prend connaissance de votre sortie médiatique, seront-ils réceptifs? Vos publics pourraient-ils plutôt être indifférents? Êtes-vous prêts à bien vulgariser votre enjeu à de jeunes journalistes remplaçants parfois inexpérimentés?
Votre véritable défi, c’est de lutter contre l’indifférence. Si vous foncez tête première en déployant une sortie médiatique, portez une attention particulière à la portée de vos messages. Parce que vous tentez de rejoindre un public susceptible d’être carrément indifférent à votre annonce. À moins bien sûr que l’objet de la nouvelle soit en lien avec la période des Fêtes ou s’il y a un momentum dans l’actualité pour réagir.
3) Votre auditoire ne se souviendra pas de votre nouvelle.
La veille de votre retour au travail après le dernier congé des Fêtes, vous souvenez-vous de ce qui retenait l’attention dans l’actualité le 17 décembre? Le 19 décembre? Le 22 décembre? Je vous lance le défi de m’écrire dans la première semaine de janvier et de me nommer 5 nouvelles d’intérêt qui ont fait les manchettes durant la semaine précédant Noël.
Au-delà de l’indifférence, le danger, c’est de sombrer dans l’oubli. Parce que l’annonce est survenue avant les Fêtes et dans l’effervescence du magasinage de Noël. Votre auditoire pourrait carrément oublier la nature de votre nouvelle.
L’exception à la règle : faire atterrir une mauvaise nouvelle
À l’inverse, la période de 10 jours précédant le congé des Fêtes représente une occasion en or, une fenêtre d’opportunité, pour annoncer une mauvaise nouvelle et limiter les dommages.
Réglez un dossier médiatique avant qu’il ne s’envenime au début du mois de janvier (ou pendant le congé des Fêtes), au moment même où vous souhaitez repartir l’année sur de nouvelles bases. Avec un public indifférent ou moins réceptif, c’est un élément à considérer si vous préparez l’atterrissage d’une mauvaise nouvelle dans les médias. C’est machiavélique, direz-vous? Oui, mais ça marche.
À condition de ne pas le faire sans subtilité le 24 décembre quand les rassemblements de famille commencent. Et à condition de contrôler votre message pour éviter les mauvaises surprises.
Je vous souhaite de Joyeuses Fêtes!
David Couturier